mardi 4 août 2015





Il est une maison tout au bout d’un chemin, on ne passe pas par là non, on va là bas.

Perdue tout en haut de cette colline du Quercy, pays de calme et de sérénité

Elle attend ses visiteurs, dans son immobilité intemporelle,  défiant le temps qui passe,  insensible au temps qui vieillit, détruit et qui génère tumulte et mouvements,   Il faut la découvrir ! Au détour du chemin qui s’achève à ses pieds, comme pour l’offrir à celui qui la cherche, simple et sans façons, blottie au sommet du coteau, parmi les arbres et feuillus qui l’entourent, comme pour la protéger des regards du monde, elle attend … Qui, quoi ? Qu’importe, elle est là. 

Elle contemple le splendide panorama qui se déroule sous ses yeux, récompense offerte à qui aura su venir jusque là, mais elle, elle ne s’émeut pas du spectacle de la nature en majesté, inondée de soleil et qui s’étend au-delà du coteau, elle semble insensible à la beauté du lieu, elle en est…

La porte fleurie est une invitation à  découvrir son univers, une porte ouverte à l’ailleurs, au-delà du temps, figée dans un autre temps.
Baissons la tête et acceptons son invitation muette, entrons….

Ici point de modernités ni de contraintes, le temps ne passe pas comme ailleurs dans le monde, la maison a inventé le sien, et invite le visiteur à s’en imprégner

D’ailleurs,  tout en elle est invitation… les objets posés çà et là, hier ou avant-hier, ou il y a 50 ans, qu’importe… les objets témoignent du passage des hommes…et du respect qu’ils portent à ces lieux ; ils nous parlent d’un temps d’avant, immuable et empreint de cette douce nostalgie 

Tiens pas d’horloge, pas de réveil, le temps ne se mesure pas de la même façon, n’a plus la même valeur

Entrons… le silence… les murs épais parlent… invitent à poser tout ce qui fait bruit en nous, à oublier les pollutions de cette vie moderne vue d’ici comme une incongruité
Ici ou là, un escalier monte…ou descend …invitant à découvrir d’autres lieux de la maison, conduisant à autant de havres de paix et de calme, seuls quelques livres çà et là accompagnent les objets d’antan, souvenirs du passage d’autres, en d’autres temps.
Oui en ce lieu, cultivons l’immobile ! Écoutons le bruit du silence, les secrets des pierres,  la beauté des lieux

Le chant des cigales, le rire des enfants, participent de ce silence hors du temps

La maison du sommeil… le coin de paradis où retrouver des énergies positives, celles qui vont permettre de mieux replonger dans ce monde moderne obscène 


Que faire en ces lieux ? Mais rien surtout ! Juste laisser le temps passer, comprendre la temporalité propre à la maison, la laisser t’imprégner…ne rien faire, et se réjouir de voir arriver l’envie de l’apéritif que les amis partageront…quand le temps en sera venu

(Merci  Anne)





jeudi 21 juin 2012

éternel rêveur

C'était un de ces mauvais jours, un de ces mauvais moments où la colère, le mal-être, la confusion s'emparent de ma tête et chamboulent ma raison. Une de ces périodes où je sais qu'il est mieux de m'extraire des tumultes d'une vie trop secouée, trop mise à mal par ce monde moderne. Je sentais monter en moi une fureur si mauvaise conseillère, un trop plein d'agressivité subie et ... montante en moi, comme si celle-ci était contagieuse, révélant de l'humain ses noirceurs les plus laides ...

Un de ces jours donc où je préfère m'isoler un peu, prendre du recul physique avec mes réalités du monde et où une marche dans un univers plus apaisé me donne l'espoir d'un retour au calme intérieur.

Je marchais donc le long de ce sous bois, un sentier banal mais silencieux à la recherche d'une sérénité bien mise à mal... mes pas me menèrent au hasard des détours du chemin au bord d'un étang brumeux, aux contours cachés sous les feuillages des arbres inclinés vers l'eau. Mon regard s’arrêta alors sur la surface de l'eau, se perdant sur les reflets pâles d'un soleil hésitant encore à imposer sa lumière. Je reconnus en moi cette sensation première, celle qui m'impose l'arrêt dans mon errance, je sus qu'ici je devais demeurer, qu'ici, je pouvais poser mes fardeaux d'ondes négatives... Pourquoi ? je ne sais, pourquoi vouloir toujours tout expliquer d'ailleurs...

Mon regard se fait plus vague, ne s'accroche plus vraiment aux détails, mais se laisse glisser sur l'étendue d'eau immobile, comme poussé vers des horizons incertains, porté par les couleurs claires/obscures de la surface; je reste là...
De longues minutes se succèdent, sans plus scander le rythme d'une vie trop rapide, mais juste en égrainant un espace-temps teinté d'irréalité, je suis comme en attente...
 Les couleurs semblent se mêler, deviennent diffuses et la brume alentours accentue cette impression de flou installé, je me sens bien dans cet endroit improbable et aux contours mal définis.

Puis, comme semblant sortir d'un néant aquatique, sans que j'ai perçu la moindre irisation de l'eau, je la vois ! Elle s'élève calmement au dessus de l'onde, touchant et ne touchant pas la surface, je n'y crois pas ! Mon esprit d'ordinaire pragmatique et cartésien ne sait plus quel signal me donner, je me sens perdu dans une sorte d'univers ouaté et pourtant clair, surnaturel et pourtant évident . C'est une de ces créatures dont nous avons tous rêvé un jour, ou une nuit, une créature féminine, si jolie, jeune, mais sans âge, drapée dans sa toge à l'antique, ses longs cheveux bouclés dévalant bien au-delà de ses épaules; son regard exprime une infinie douceur presque candide, mais également mature; une indéfinissable impression, une émotion intense m'envahit. Nul bruit alentours, les quelques oiseaux gazouillant se sont tus, la brise seule reste perceptible.
Je l'observe, presqu'incrédule encore, n'osant croire, bien sûr, j'essaie de la voir plus nettement, mais ses formes restent vaporeuses...
Sidéré, je ne bouge quasiment plus, oscillant entre stupéfaction et ravissement ... Puis je m'approche doucement de la rive de l'étang, elle me regarde intensément, avec cette douceur déconcertante, je me sens en confiance, je pourrai marcher sur l'eau pour la rejoindre, elle a quelque chose à me dire je le sais.
Mais au moment où mes pieds vont quitter le sol pour la surface de l'eau, d'un signe calme des mains, elle m'impose de m'arrêter, et moi, j'obéis ...
Alors d'un geste gracieux, elle souffle de ses mains une musique invisible, inaudible et douce, et j'entends, comme de l'intérieur de mon esprit, ses mots ... sa voix éthérée et juvénile me parle d'apaisement,de retour aux essentiels...

"écoute la Terre! tu es terrien, là est ton essence, ton origine, n'oublie jamais de chercher au fond de toi ce qui te relie à la planète, là où tu mets les pieds, terrien tu es, alors accroche toi à cet élément pour résister mieux aux tourments ..." 
 Je laisse ses mots cheminer en moi, et ils m'apparaissent comme une évidence, d'ailleurs, lorsque je deviens fureur, ne me réfugie-je pas dans les profondeurs des sous-bois, là où nos origines se terrent sans doute encore ...?  Je comprends ses mots, je vis son conseil ...

Mais sa petite musique continue de ravir mes oreilles 
"Lorsque la Terre aura absorbé ta rage, écoute le vent, l'air ... et tu entendras les voix du vital, t'apparaitront ce qui vaut vraiment la peine d'être vécu et supporté, l'air chassera tes colères et laissera la place aux couleurs de la vie; Bien ancré dans la Terre originelle, ouvert à l'air, tu vas à nouveau grandir et pouvoir dépasser tes tourments..."

Comment peut-elle à ce point illuminer mon chemin ? ... elle me dit des choses si simples, et pourtant si oubliées...

Je voudrais répondre, mais son doigt posé sur sa bouche m'incite au silence. Pour encore un moment, la mélopée reprend

" Ancré dans la Terre, nourri du vent et de l'air, mon ami, tu vas retrouver les flammes de vie, celles qui chauffent sans bruler, comme cette flamme de bougie qu'il te plaît de taquiner en passant rapidement ta main au travers. Le feu, la flamme t’éclairera et guidera tes pas dans la lumière. Mon ami (que je suis fier qu'elle m'appelle son ami!), voilà les trois secrets que je gardais pour toi, la Terre, l'air et le feu ... Ils seront pour toi les éléments indispensables qui vont te permettre de poursuivre ton chemin sans te fourvoyer, tu deviendras peu à peu cet homme qui saura, en connaissant, et en utilisant  ces éléments, accéder à la sagesse. Cette sagesse que rechercheront tes semblables auprès de toi. Tu auras la force aussi, pas la force physique, si dérisoire ! vois comme je suis frêle, et pourtant je vis ici depuis l'éternité et pour l'éternité, mais la force de vie, celle de montrer toujours un chemin volontaire et solide, que tu sauras parer de la beauté des tâches à accomplir pour faire de ton monde d'humains un univers moins absurde et brutal... 
sagesse, force, beauté... je t'offre tout çà mon ami... si tu sais les trouver en toi, à l'aide des éléments initiaux de la nature dont je t'ai parlé... Et enfin, il sera temps pour toi de partager ce que tu auras appris ici, le bonheur réside dans ce partage là "

L'image de ma fée, car je suis sûr que c'en était une ! s'effaça lentement, puis sembla disparaître dans les profondeurs troubles de l'étang et je me retrouvai là, abasourdi, sous le charme et empli d'émotion...
Que faire, que dire, que raconter ? ... On va me prendre pour un fou !... Pourtant elle était bien là, j'aurais pu la toucher ...
Me restent ses paroles murmurées, sa leçon magnifique de simplicité de vie.


Alors, le pas un peu lourd,  je repars vers le monde des hommes, avec mon secret... je sais bien que je ne la reverrai jamais, serait-ce utile d'ailleurs, je sais qu'elle m'a enseigné les essentiels de vie; ma sérénité est retrouvée, promis je vais tenter d'appliquer les conseils de ma Dame du Lac à moi...


dimanche 20 mai 2012

causerie matinale

En ce dimanche matin pluvieux, plus propice au farniente ou aux flâneries oiseuses pour oublier le terne du ciel qu'à l'activité, je m'ébroue de ma gangue de paresse et j'y vais, je pars pour écouter ce conférencier qui vient nous parler d'humanisme. La route est l'espace-temps qui me permet de finir de m'éveiller au monde peu à peu ...
Me voici rendu dans ce lieu, en compagnie de tous ces semblables, reconnaissables ...
Il commence à parler ... et très vite il sait ... je comprends que son talent, ses savoirs vont m'emmener loin, loin dans ce désir de comprendre et de connaître. Ses mots s'enchaînent dans une dialectique savante et ordonnée, servie par un art oratoire et une malice qui permettent à l'assistance de ne pas se sentir écrasée par l'étendue de ce qui nous sépare intellectuellement de cet homme.
Les concepts complexes paraissent rapidement simples et d'évidence, le cheminement historique pour expliquer l'actualité du concept  d'humanisme éclaire le discours ...

Je regarde discrètement autour de moi et je vois les yeux qui brillent, les sourires de connivence, la concentration et le plaisir intense de ceux qui reçoivent, gratuitement, pour le plaisir ...

Tout devient limpide et lumineux à l'écoute de l'orateur. Je vois aussi dans ses yeux le plaisir partagé de celui qui constate qu'il a su créer cet intérêt, le plaisir de pouvoir cheminer avec l'auditoire, au gré des remarques, des questions.

Il nous parle d'humanisme et je vois de l'humanité tout autour de moi, c'est curieux ce bête sentiment de se sentir peu à peu meilleurs à l'écoute de cet homme... mais ce n'est qu'un homme et mon propos n'est pas de témoigner d'une admiration béate, mais plutôt d'exprimer cette jubilation de recevoir et partager volontairement  un enseignement.

La vraie question s'impose alors; certes il est agréable de partager un tel moment, mais qu'en  faire ? ou plutôt comment transmettre? Car aussitôt la causerie terminée, nous nous retrouvons dehors, et il nous parait impossible de garder tout çà pour nous seuls, évident que nous devons diffuser au dehors ce que nous avons acquis dans notre espace commun du jour, mais comment ?
Bigre ... Sans la capacité hors norme à assimiler, synthétiser, et transmettre tout ce que nous avons entendu, l'affaire semble difficile. Impossible ? sans doute pas . Nous restera alors à trouver un moyen de diffuser au moins les bribes de ce que nous aurons intégré . Bah ... restons donc humbles et disons nous qu'il reste toujours quelque chose d'un apprentissage, voilà.

Ensuite reste l'envie d'aller vers l'autre,les autres, l'envie de faire vivre cet humanisme, le mettre au service des autres...

en ce dimanche matin pluvieux, je n'ai pas perdu mon temps...

mardi 24 avril 2012

drôle de pays

Il faudrait s'inventer un pays,non ? Il en est grand temps...

Mais je ne parle pas du pays-état, de la nation, non de notre pays d'hommes et de femmes, mais une sorte d'endroit, un ailleurs bien plus beau, débarrassé de nos turpitudes terrestres et quotidiennes....
Doux rêveur, je sais bien !

Et quoi ? S'il nous reste un droit, n'est-ce point celui-ci ? hors des taxes et des contrôles tatillons ! On peut  l'exercer sans en faire mention nulle part, on peut le partager...ou pas ...

Moi mon pays pourrait n'avoir aucune frontière, matérielle ou temporelle, être une sorte d'espace-temps immatériel où l'on se déplacerait au gré de nos états d'être, à la rencontre de couleurs, de formes et d'humanismes, d'époques,  de sensualités pourquoi pas...

Bien sûr on peut bien rêver ! Mais il faut bien s'évader de la fadeur ou des formes violentes que revêtent nos quotidiens d'humains grégaires, sinon, comment supporter ces violences, ces égoïsmes ? en combattant, je le sais bien, c'est même ma façon de dépasser ces saletés là.
Mais aussi en rêvant d'un pays autre, autrement, ailleurs se bâtir des chimères en espérant que je ne sais quel magicien viendra d'un coup de  baguette, d'un seul ! rendre tout çà possible !
Doux rêveur je sais bien ! te voilà bien avancé ...

mais quoi ? parfois çà fait un bien fou de s'imaginer dans ces univers là, enfin libéré, même pour un instant seulement de nos contingences ... alors à chacun son pays ? voire ... ou une juxtaposition de pays rêvés dans une sorte de confédération des utopistes réunis ! va savoir et qu'importe ... atteignons ainsi cette concorde universelle à laquelle nous sommes tout de même un certain nombre à aspirer

Et puis nous sommes (encore) le pays des lumières malgré les idées noires qui le traversent, à nous d'en profiter pour le magnifier, l'emmener plus haut, ailleurs ...

Bon, je vous laisse à présent, j'ai un rêve à faire, c'est urgent !

mercredi 21 mars 2012

Instinct de vie, malgré tout ...


A Toulouse, trois jeunes vies viennent d'être enlevées par une sorte de monstre humain.

Trois familles dévastées, brisées, une nation sous le choc, l'horreur absolue.

J'entends mes contemporains bouleversés, et bien entendu, on s’effraie en se mettant à la place des proches, réaction bien naturelle et légitime
Les propos sont durs, à la mesure sans doute de l'émotion générée; autour de moi de jeunes adultes, notamment, voudraient la peine de mort pour le monstre, pour les assassins d'enfants.
Moi non ...  Alors comme soupçonné de faiblesse, je dois m'expliquer, dire et défendre que le meurtre légal reste un meurtre,et que ce faisant, notre République s'abaisserait au même niveau, appliquant une sorte de loi du Tallion qui n'a jamais rien réglé.
J'essaie de dire que l'honneur d'une société est de juger en conscience et de montrer,soutenir par l'exemple le caractère sacré de la vie humaine. Ce qui n'induit nulle faiblesse ni mansuétude .

"Et si c'était à toi que çà arrivait, à tes enfants ? " Bien sûr que je n'aurais de cesse que de voir le meurtrier anéanti, prêt à l'occire de mes mains... L'honneur de la société doit être là aussi de permettre la mise à distance de ces pulsions terribles et légitimes, pour maintenir des valeurs plus hautes, celles de la Justice et de la vie.

Humaniste j'essaie d'être..Et il est difficile de faire passer ce message parfois, alors que moi aussi l'émotion m'a envahie. Être un humain et refuser de laisser aller des instincts brutaux n'est pas simple.
Je fais miens les propos de Robert Badinter : " utiliser contre les terroristes la peine de mort, c'est, pour une démocratie, faire siennes- les valeurs de ces derniers." ou encore : " la peine de mort,meurtre légal où l'on coupe un homme en deux, vivant."

La pensée de cet homme me guide souvent, l'une de mes consciences morales.
J'ai donc moi aussi la volonté de voir la justice rendue,sans failles et avec la sévérité qu'il convient, à la mesure des crimes commis, mais aussi dans l'exemple de l'exigence démocratique du droit de chacun à être jugé équitablement, et dans le respect de la vie, contrairement aux monstres !

Puissent ces anges reposer en paix, et une pensée émue aux parents, aux familles .

jeudi 15 mars 2012

Punks not dead !





Ils sont deux, une trentaine d'années peut-être... difficile de leur donner un âge. Look punkie-crade, épingles à nourrices en piercing au milieu d'une nuée de trucs et de machins qui les défigurent, une coupe de cheveux style iroquois-mutant / coq ébouriffé, un improbable kilt posé sur un jean sans âge, rangers éculées, T Shirt "the clash" et odeurs mêlées d'alcool et de crasse...

Ils sont deux...et ils sont seuls au monde dans ce train bondé de gens bien comme il faut, extraterrestres égarés sur une planète qui leur vouerait une sourde hostilité... mais ils n'en ont que faire, ils sont dans leur monde, et rient sans retenue aucune, s'interpellent en se poussant du coude, indifférents aux regards courroucés qu'ils génèrent, pas méchants, non, mais si différents, si gênants pour nous autres, les jaloux de notre petit confort "bien comme il faut"

Ils sont deux, apaches égarés, loin de leurs territoires parallèles, contraints d'utiliser le train des autres pour aller rejoindre ... qui au fait ? J'imagine ... le reste de leur tribu, qui se serait donné rendez-vous à Bordeaux pour un concert de cette musique de révolte ? ... un squatt où ils referont leur monde sur les ruines du notre ? va savoir ...

Ils sont deux ... et moi finalement, ils me laissent une sorte de sentiment mitigé; j'aime les caractères forts, les tempéraments marqués, qui ne craignent pas de choquer, secouer les bonnes consciences, et puis, moi aussi j'ai connu des révoltes juvéniles, donc authentiques et naïves  mais eux ne sont plus des adolescents, et leur courage d'affronter le regard des autres, ils le trouvent dans ces canettes de bières qu'ils alignent comme autant de trophées. j'éprouve une sensation de sympathie désolée pour eux, comment dire ?... ces indiens attardés trop longtemps sur les chemins adolescents me rappellent que décidément non, l'humanité n'est pas une succession de clones bien adaptés heureusement ! mais je sais aussi que leur chemin va trouver des impasses, des souffrances, des rejets, bien au-delà des provocations puériles que leur accoutrement exprime

Ils sont deux, et nous sommes des dizaines, une marée de gens bien comme il faut, nous sommes identiques, pâles et inodores et sans saveurs apparentes, silencieux jusque dans nos exaspérations que seuls nos regards trahissent parfois vis à vis de ces apaches bruyants. Ils ne sont que deux, mais ce soir dans ce train, c'est d'eux qu'il est intéressant de parler, ils ont au moins remporté cette victoire là, puisse la vie ne pas les anéantir trop vite ...

samedi 3 mars 2012

quelques mots en vrac

Le temps passe…

Mais jamais ne me terrasse

Pas vrai qu’un jour je trépasse, casse ou me glace

A chaque pile sa face, chaque tuile sa contreface

Et la vie s’embrase, les mots s’embrassent

Les maux s’effacent dans un face à face

Où le rêve arrive de l’autre rive, d’une dérive d’audace

Et la vie à nouveau m’embrasse

Comme le café dans la tasse

Tenace je laisse des traces

D’un fil que nul ne casse

Il défile, se faufile

Ce fil de soi te relie de père en fils

Il devient le lien invisible, de père en fils, en fille

Sensible, et ce que je suis poursuit son chemin

En d’autres mains, d’autres destins, clandestin, invisible

Mais qui le désire le perçoit …

Histoire sans fins

vendredi 21 octobre 2011

kadhafi...ni !!!!!

Un dictateur est mort...

Sur notre planète aujourd'hui, une bonne nouvelle, un tyran a chuté...Dure fut sa chute et je ne porte pas le deuil !

C'est une année somme toute assez difficile pour les autocrates de tout poil; les peuples Egyptien, Tunisien, et à présent Lybien s'ébrouent de leur gangue dictatoriale et hument à nouveau l'air vivifiant de la liberté. Le prix à payer est élevé, mais il en est ainsi de toutes les révolutions, hélas.

Je pense alors aux peuples Yéménite et Syrien, encore engagés dans une lutte terrible contre une paire de tyrans bien déterminés à ne pas céder une place volée au peuple. Ces dictateurs paieront eux aussi le prix fort de leur entêtement criminel.

Alors je contemple la planète et je me dis qu’après les révolutions citoyennes d'Amérique du Sud, la résistance du petit, mais grand ! peuple islandais aux diktats de la finance mondiale, ce magnifique printemps arabe, devenu été arabe, et même automne arabe, un vent frais de liberté et de démocratie semble décidé à se lever; sachons, nous autres, de la vieille Europe, apprendre de leur courage et de leur détermination pour nous aussi enfin comprendre et prétendre que d'autres choix sont possibles, que le néo-libéralisme et la pensée unique du FMI ne sont pas une fatalité, ni le seul choix possible.

En France aussi une révolution reste à faire, citoyenne et humaniste, refusant les dogmes pensés ailleurs et la fatalité des conservatismes qui détruisent à petit feu tout ce qui fut notre pacte social, nos idéaux de Liberté et de Solidarité. La culture de l'égoïsme et de la loi du plus fort méprisant les faibles doit être combattue. D'importantes échéances électorales approchent, saisissons nous de l'opportunité pour nous faire entendre vraiment, osons un changement radical, comme d'autres ailleurs l'ont fait pendant que les oligarchies en place partout dans le monde pensaient çà impossibles, et sans doute même ne le souhaitaient pas...

Nous sommes fiers en France de nous revendiquer de la patrie des droits de l'homme, inventeurs de la démocratie et de la République des temps modernes, prompts à donner des leçons au monde, en oubliant de regarder chez nous tout ce qui ne va pas.... Cette fois-ci l'exemple vient d'ailleurs, de Lybie, de Tunisie, d'Egypte etc. sachons nous emparer de leur enthousiasme et nous aussi renversons ce pouvoir néo-pétainiste et asservi aux puissances d'argent !

jeudi 15 septembre 2011

glissades aériennes



Le silence n'est troublé que par le bruit des bruleurs de temps en temps ... Je m'élève avec douceur, presque sans m'en rendre compte au dessus de mes paysages familiers et ceux-ci changent un peu, s’aplatissent et deviennent peu à peu plus petits ...

Une incroyable sensation de légèreté et de sérénité m'envahit, comme si je glissais dans les airs, sans la moindre secousse, sans le moindre bruit, sensation magique...

Nous montons et l'univers s'agrandit au dessous de moi; j'aperçois la grande ville au loin, la vallée de cette rivière à laquelle je suis si attaché, les villes alentours et les étranges rectangles striés des vignobles, qui s'empressent les uns contre les autres, laissant si peu de place aux vestiges des forêts d'antan ...

De loin en loin une habitation, une trace humaine, remise à sa juste place, petit point posé dans ce tableau grandiose...

Plus haut encore, au dessus des nuages, qui servent de patinoire aux rayons du soleil levant, ceux-ci s'en donnent à cœur joie et jaillissent en leurs couleurs pâles et pastel , il fait étonnamment bon à 1000 mètres ... j'aperçois la courbure de la planète, et je m'en émerveille, heureuse surprise ...

Je suis là, accoudé, comme au balcon et je contemple le paysage qui défile, je suis au spectacle simple et superbe de cet espace de nature, Aucune peur, aucune sensation désagréable, un authentique spectacle vivant et serein

Nous redescendons, vite parait-il, mais nous ne sentons rien, toujours cette grande douceur ... Les animaux au dessous nous ont vu et s'agitent quelque peu, alors nous remontons vite pour ne pas troubler leur quiétude

Le temps passe, si vite dans cette bulle étrange et colorée, il va falloir songer à retrouver notre condition d'animaux terrestres, alors la terre se rapproche, des hommes nous saluent au passage, échangent des mots amicaux, et le pré nous accueille, dans le calme et la sérénité là aussi...

Notre enveloppe volante s'affale peu à peu, comme à regret, et à celle qui est restée au sol, je m'empresse de raconter, avec mes mots maladroits, ce moment hors du temps et le ravissement éprouvé ...

Je savais notre pays plutôt joli, je le sais beau à présent, d'en haut .

Ah au fait, rassurez-vous, je n'ai pris nulle substance illicite, je suis juste allé me promener en l'air, en ballon ... !

dimanche 22 mai 2011

rêves, rivages, rêvages ...


C'est juste une petite histoire simple, simple et complexe
Une sensation profonde ancrée dans ma mémoire imaginaire

Un temps passé, mais présent ...
des couleurs, des odeurs, des lumières
Vivre autrement, un autre temps
Quitter ces modernités illusoires et aliénantes
et n'aimer qu'enluminures et fêtes galantes
Rudesses d'esprits, de mœurs, de vie, y dialoguent avec des manières élégantes

Renie à présent ce futur imposé pour te réfugier dans un passé imaginé
pour ne plus courir, mais vivre ! vivre à en mourir
Mourir de vie, la mort la plus jolie

S'émerveiller devant les teintes d'une rose
ose sans nostalgie aucune, mais bien avec ravissement
te plonger dans ces rêves d'autrefois, d'antan, d'avant
lointaines références, médiévales, fantaisies, pourtant bien en toi
Là est ton refuge, l'essence de ce qui te compose et te porte
et reste là, contemple ton rêve, autant que tu l'oses
le fantôme d'une rose